Chapitre I : Éveil ##temporaire, à réécrire
Le désert sous la lune.
J'ai vogué seul
sur l'onde noire impénétrable,
oubliée du jour et de la vie,
embrasée des feux glacés de la nuit.
Hissez la grand voile!
Ici commence le voyage.
L'étendue argentée sera mon océan,
sur ce sable éclatant je naviguerai,
et, au bout du monde,
j'installerai mon empire.
Qu'importe le temps
et ses réminiscences passées à présent oubliées,
ce rappel incessant de l'appel du présent,
je suis le futur,
je briserai les mécanismes du grand horloger,
je marcherai sur les champs élysées
et les landes dévastées
de l'Hadès et ses fleuves oubliés.
Et au bord de l'abîme,
à la fin de toute chose,
je bâtirai une tour
au delà des montagnes et des nuages,
un brasier pour guider ceux qui craignent le naufrage.
c'est à la fin que tout commencera.
Vaste dessein que le mien,
vaste désert où je me tiens.
un grain de sable dans l'univers,
un atome dans le désert,
et mon vaisseau à la mer.
et si la plus infime des particules pouvait tout changer.
une déflagration diabolique au niveau atomique.
un embrasement à brûler l'enfer,
un tremblement à faire frémir la terre.
mon avènement dans le chaos incandescent.
j'ai erré dans les ruelles sombres d'une vie,
somnambule funambulant au sommet d'une ville endormie.
j'ai entamé mon voyage par une chute vers l'éternité,
deux pas pour basculer,
et un choc dans un fracas feutré.
pour fuir la réalité, la heurter.
j'ai vu des taches pourpres sur le manteau gris du monde,
le ciel de velours déchiré à l'horizon,
des joyaux et merveilles à profusion,
de par les cieux, la terre et l'onde,
mais rien qui n'en vaille plus la peine que ces éclats,
des éclats cristallins au bord de son regard,
des éclats céruléens...
et pour quelques éclats de plus...
qui était elle me direz-vous,
un peu chacun de nous,
mais plus que vous
elle était surtout moi.
au delà de l'amour et de la haine,
elle fut celle qui provoqua mon éveil.
un guide et un appui
face à ce rideau de pluie,
j'ai retrouvé la vue mais à quel prix?
qui suis-je sans celle qui m'insuffla la vie.
mon navire enlisé sous les sables du temps
qu'ai-je accompli pendant ces milles ans?
mon périple vient juste de commencer.
une perle humide roulant sur la joue froide
l'éternité fait face aux héros nomades
et dans la brume électrique nous avançons
échos du passé perdus dans l'horizon
inéluctablement emporté par les glissements du sablier
guidé toujours par les astres de l'été
un jour viendra, je te retrouverai.
mais si un jour mon ciel venait à brûler,
dans les cendres froides tu retrouvera mes rêves en fumée,
promet-moi de ne jamais m'oublier.