Edengrade
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Académie d'Edengrade
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-17%
Le deal à ne pas rater :
SSD interne Crucial SSD P3 1To NVME à 49,99€
49.99 € 59.99 €
Voir le deal

 

 .:: Essai ::.

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Morgan Herasme
Directrice d'Edengrade
Directrice d'Edengrade
Morgan Herasme


Nombre de messages : 546
Age : 34
Niveau : niveau 58
Date d'inscription : 16/11/2005

.:: Essai ::. Empty
MessageSujet: .:: Essai ::.   .:: Essai ::. EmptySam 8 Avr - 14:32

L'enfant de la lune


On raconte que le ciel, ses coins d’ombre où se perdent les lueurs de l’aube
Et celle du couchant, quand les couleurs se fondent en traînées d’étoiles
En pleurs d’un enfant, en poussière de sable et d’eau de pluie,
N’est qu’une gigantesque toile, tissée de nos rires, la trame empruntée aux miroirs
De nos souvenirs, mémoires ensevelies, mystère de plus,
Genre humain, ses failles crevassées, ses fêlures de marbre.
On raconte que, du tréfonds de notre âme, de celle qui souffre en secret,
Etouffée par le masque, de ces parenthèses de bonheur qui n’atteignent jamais les cimes,
Nous appelons en vain, comme ces fleurs qui hésitent à s’ouvrir
Puis exposent en silence leurs corolles de velours, de satin et de pierres de rosée
Attachée, quelques instants, aux pétales délicats des limbes du néant,
Avant de mourir, sous les ronces d’un jardin à l’abandon, comme de notre vie.
Alors, parfois, parce que ce qu’on raconte m’ennuie
Parce que j’aime la pensée de créer les mythes, bien plus que les subir,
Je lève les yeux vers l’horizon, le ciel éteint de la nuit,
Lors du silence du sommeil, le temps du rêve aux odeurs d’enfance,
Aux rires des fontaines de l’imagination, bulles opalescentes au tintement argentin.
Alors, juste une seconde, un battement des paupières, un souffle d’ange errant,
Je regarde au loin l’enfant de la lune, derrière les cratères sordides d’un astre mort.
Visage pâli par les années de l’ombre, passées à rendre à la lune ses rayons perdus
Arrachés de la Terre par un soleil d’ambre envahissant, sournois, éclairant trop fort,
Cheveux aux étoiles de nacre, empruntant à l’eau du monde ses souvenirs enfouis,
Ses yeux gris acier, plus jeunes que l’enfant à naître
Plus vieux que la Terre qui hurle, mais que personne n’entend.
Avançant sur l’air du temps, le poids des années, comme un gigantesque socle,
De nos peurs et nos doutes cristallisés en gouttes de lumière serrées,
L’enfant de la lune danse, et chacun de ses mouvements, voient le cercle
Immuable
Impavide
De la destinée humaine, se concentrer ou se dilater, jouant de nos existences,
Comme d’un cerceau d’argent terni par la mousse des premiers âges.
L’enfant de la lune danse, et ses bras se perdent dans la nuit de cendres étincelantes.
Puis, il trempe ses mains, ses doigts souples, dans l’encre de nos souffles,
De nos passions de sang, de nos éclats de colère, aux milles soupirs
Que jamais nous ne prononçons,
Et il dessine, malhabile, comme tout enfant, le dessin, les contours adoucis,
La silhouette de nos êtres, les tâches de peinture entourant la chair et la transparence,
Bâtissant, un à un, les chemins escarpés des plus belles histoires,
Dans un ciel aux étoiles compatissantes, où volent les songes, brise sucrée, amère, de nous.
Alors, je lève les yeux vers l’horizon, la glace étrange renvoyant son reflet, amplifié à l’infini,
Et j’attends de voir, au détour d’un nuage d’éclipses et de fumée volatile, le visage lisse,
Joueur, mutin, mais solitaire exilé du sol des premiers temps de la vie,
Le corps scintillant des rosées matinales et des erratiques souffles du soleil qui renaît,
Comme chaque jour, éclairant d’or et de rose passé.
J'attends de voir les nouvelles rêveries d’encre,
Que l’enfant de la lune, alors endormi, les cheveux mouillés, eau du ciel,a mêlé aux flammes lointaines,
Aux souffles des étoiles et des âges perdus,
Ces silhouettes de rêves, qui me servent chaque jour, chaque minute inconsciente de battements de l’air libre,
Myriade de libellules miroitantes, les ailes encore neuves, bleutées des restes de l’ombre qui se retire,
A bâtir ma propre vie.



par Thaïs Erin


Votre avis???
Revenir en haut Aller en bas
http://alanis-story.skyblog.com
Kalhan

Kalhan


Nombre de messages : 60
Niveau : 12
Date d'inscription : 06/06/2006

.:: Essai ::. Empty
MessageSujet: Re: .:: Essai ::.   .:: Essai ::. EmptyMar 20 Juin - 17:46

Vraiment splendide...

* reste sans voix *

[...]
Revenir en haut Aller en bas
 
.:: Essai ::.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Edengrade :: Endroits diverses du Château :: La Bibliothèque-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser